jeudi 13 mai 2010

Twist and shout

Également appelé dévers ou vrillage, le twist se réfère à la forme hélicoïdale d'une voile.

Il a toute son importance aux allures de finesse, lorsque l'air se déplace à la surface des voiles en flux laminaires. C'est donc principalement au près qu'on en tient compte dans le réglage des voiles.

Comme le vent est toujours plus fort au sommet qu'au pied du mat, à rendement égal, l'angle d'incidence du vent en haut et en bas de la voile ne seront pas les mêmes. Pour la même raison, le vent adonne toujours plus au sommet du mat, où la composante vent réel du vent apparent est supérieure à celle que l'on trouve au pied du mat. Le dévers de la voile matérialise cette différence de vitesse et d'orientation du vent.

Plus l'air est humide, plus la couche limite à la surface de la mer est épaisse, plus les différences de valeur entre le haut et le bas du mat seront importantes.

Dans les petits airs, la différence entre le haut et le bas est à son comble - on a donc tout intérêt à maintenir un dévers important, en choquant le hâle-bas à plein et en gardant le charriot de barre d'écoute au milieu de son rail, de manière à laisser à la bôme sa liberté de mouvement.

Au fur et à mesure que la brise se lève, le rapport vent vitesse / vent réel diminue, la direction du vent en haut du mat se rapproche de celle en bas et le dévers perd un peu de sa raison d'être initiale. On aura donc tendance, dans le medium, à aplatir la voile et à réduire le dévers. Parallèlement, on ouvre le plan de voilure, ce qui revient à réduire l'angle d'incidence de la voile par rapport au vent: ce faisant, on "abaisse le point d'application de la force de dérive, améliorant l'équilibre en gîte du bateau, et on oriente mieux la force aérodynamique" (Manuel des Glénans, édition 1998). Concrètement: on descend le charriot de grand-voile sous le vent tout en souquant l'écoute, ce qui a pour effet de faire descendre la bôme, tendre la chute et aplatir la voile. On peut aussi souquer le hâle-bas. Tout ceci, tant que l'on veut conserver un maximum de puissance, sur toute la hauteur de la voile.

La brise fraîchissant, on peut avoir envie de sacrifier un peu de puissance, pour réduire la gîte par exemple. Dans ces conditions, augmenter le dévers permet de déventer le haut de la voile & de réduire la puissance et la gîte (l'alternative consistant à prendre un ris, solution préférable sur un long bord). Il y a deux manières d'augmenter le dévers au près dans la brise:

> En souquant le pataras (pour plus d'efficacité, on mollira au préalable la basse bastaque): c'est la méthode préconisée pour les mats souples et les gréements fractionnés comme ceux du FC-10.

> En défaisant les réglages de medium: choquer le hâle-bas, remonter le charriot de grand-voile au vent et choquer l'écoute de grand-voile. Résultat: la bôme remonte, la chute se détend, le guindant se dévente, la voile porte moins bien mais le haut de la voile s'ouvre, le bateau se calme, provisoirement.

En ce qui concerne la voile avant, au près, le charriot évolue entre le milieu et l'arrière du rail, sachant que plus le charriot recule, plus la bordure est tendue et plus la chute s'ouvre: voile plus plate en bas (cap) et plus de dévers en haut (puissance réduite).

Par mauvais temps, on cherche à conserver un minimum de dévers: une voile vrillé tolère mieux la gîte, les changements de vitesse et de direction du vent, réduisant ainsi les risques de décrochage.