dimanche 13 juin 2010

Tout là-haut

Il est possible de grimper au mat du FC10, sans avoir l'impression de mettre sa vie en danger. C'est Susanna qui le dit, or elle en sait quelque chose: c'est elle qui est montée! En dépit de son extrême finesse, de son cintre et de sa quête inquiétante, il ne bronche pas. Frappée à un baudrier d'escalade, côté grimpeur, enroulée au winch, côté assureur, la drisse de grand-voile permet de hisser un équipier jusqu'au sommet, sans difficulté. Tout n'est pas cependant aussi simple qu'il paraît.

Pour commencer, sur le gréement fractionné du FC10, seule la drisse de grand-voile arrive jusqu'au sommet du mat. Celle du génois s'arrête deux mètres plus bas, ce qui signifie que pour respecter le sacrosaint principe du double assurage (toujours être relié à deux points différents) il faut passer au-dessus du "relais" et par conséquent, prendre un peu de mou dans la dernière longueur. De fait, tout le monde fait l'économie du double assurage.

Si l'on veut employer une échelle de mat - inutile si l'on ne compte rester là-haut qu'une minute, le temps de changer une ampoule, mais plus que recommandée si on veut y installer une antenne ou si on est tout seul - il faudra:

> frapper une corde d'assurage à la drisse de grand voile, qui soutient par conséquent l'échelle et une corde supplémentaire
> ruser (avec des élastiques) pour éviter que les échelons ne se coincent dans les bastaques quand on hisse l'échelle.
> garnir l'échelle de coulisseaux pour qu'elle épouse la forme du mat.

Pour référence, il faut une échelle de 11 m.

Et si l'on est tout seul? Monter à l'échelle de mat, en s'assurant à l'aide d'un bloqueur sur la corde d'assurage, ou grimper avec deux bloqueurs, comme en spéléo, sur la drisse de grand-voile. La première solution me parait beaucoup plus confortable, plus sûre et moins dommageable pour la drisse.

Susanna, merci pour ta légèreté, ton insouciance et ton indéfectible confiance - elle ne cesse de m'étonner - sans lesquelles nous serions encore en train de discuter sur le pourquoi et le comment, au pied du mat.

lundi 7 juin 2010

Taches de rousseur

Il arrive que d'une semaine à l'autre, le gelcoat se recouvre de milliers de petites taches de rouille. Aussi fulgurant qu'une varicelle, ce phénomène est dû aux fines poussières métalliques qui, au voisinage des chantiers et partout où les meuleuses meulent les coques acier, sont transportées par le vent et semées sur le pont des voisins. Au bout de quelques jours, l'oxydation des micro-particules transforme le gelcoat en peau de rouquin.

Il suffit pour s'en débarrasser de diluer l'équivalent d'une cuillère à soupe d'acide oxalique dans un bol d'eau et de l'appliquer avec une éponge sur les zones contaminées. Pas besoin de frotter: les taches disparaissent en quelques instants, comme par magie.

L'acide oxalique ressemble à du sucre blanc, ne coute pas cher et s'avère aussi efficace contre la rouille que pour faire disparaitre les noircissures sur le bois. Merci Raymond.